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Jusqu’à présent, le FacLab se fondait dans des couloirs tous semblables, et bien malin celui qui, pénétrant pour la première fois dans les dédales de l’université à la recherche du précieux fablab, le trouvait du premier coup.
Il fallait donc que le FacLab sorte de l’anonymat visuel, et qu’il se dote d’une signalétique originale à la hauteur de la singularité du lieu.

 

Jeanne Sandjian, à son nouveau poste de fabmanageuse, s’est emparée de la demande et a créé dans l’entrée du FacLab une fresque ludique signalant le lieu.
Il faut croire que cela fonctionne puisque certains étudiants ignorants le lieu, poussent maintenant la porte, et découvrent avec jubilation son existence.

 

L’esthétique de cette fresque s’inspire du mouvement Memphis, à la demande de Jean-Baptiste.
Memphis est un mouvement de design et d’architecture italien initié à Milan dans les années 1980, qui déstabilisa d’emblée les codes du design post-Bauhaus en introduisant une gamme beaucoup plus large de couleurs, l’usage de motifs, et l’affirmation de formes libérées des usages. Le sens de l’humour, qui faisait défaut à l’époque dans le design, est aussi une de ses spécificités. L’un des fondateurs de ce mouvement, Ettore Sottsass, a marqué son temps avec la machine à écrire portative rouge, Valentine.

 

Les couleurs et les formes asymétriques des mobiliers Memphis ont trouvé leur prolongement sur les murs du FacLab, en une fresque qui raconte le lieu.
A vous d’y retrouver abeilles et imprimantes 3D, tasseaux et mécanimes…

Vous connaissez certainement Adrien Chacon, dont la présence au FacLab depuis 2015 s’est transformée en résidence en 2018.
Avec Julien Molland, ils ont créé l’association Première Pression A Froid, dîtes PPAF, au travers de laquelle ils éditent des livres, mais aussi créent des objets d’exposition, des affiches et des installations, centrés autour de la « typoésie ».

 

Leur dernière exposition, conçue dans les locaux du FacLab, est une invitation de la médiathèque de Château-Thierry pour les commémorations des 400 ans de Jean de Fontaine. Son nom : Écoute•voir La Fontaine.

 

Le dispositif Écoute•voir détourne l’utilisation du componium : instrument de musique mécanique qui joue les notes à partir de cartes perforées. Ici, les mélodies ne sont pas harmonieuses au sens musical mais typographiques : on compose la musique en écrivant des mots.

 

Les installations interactives comprennent à la fois de grandes affiches, dont les mots disparus réapparaissent en musique et défilent dans le componium quand on active le mécanisme.
Ces installations ont été réalisées avec la fraiseuse numérique, et le mécanisme introduit une carte arduino programmée avec le concours de Philippe de Suzonni, en résidence au Faclab lui-aussi.

 

Quand le public vient activer les mécanismes et lire les phrases de La Fontaine ou des poèmes caviardés, c’est une longue chaîne d’actions et de transformations sur les mots et les lettres qui se poursuit à l’infini.

 


vidéo : https://fb.watch/7JMisopNp1/

site de PPAF : http://www.ppafeditions.fr/
Mail PPAF : ppaf@mailoo.org

C’est toujours avec plaisir que je retrouve Marc au FacLab. Caché derrière ses lunettes à grosses montures et son élégante élocution, je me remémore ses premières visites.
Cet ancien directeur marketing et commercial aujourd’hui à la retraite, formé au dessin industriel au Rotring et au compas tire-ligne sur calque, est un passionné d’automobiles.

”J’ai toujours voulu travailler pour un grand constructeur de voitures mais le choc premier pétrolier a eu raison de ce vœu”, me dit-il entre amusement et regret dissimulé.

Marc a débuté au FacLab par la découverte de l’atelier bois en revalorisant des matériaux considérés comme des déchets. A partir de bois de palettes en fin de vie, il crée plusieurs tableaux inspirés de motifs historiques : parquet Versailles, point de Hongrie…

“Je viens au FacLab pour acquérir de nouvelles connaissances, j’aime l’histoire de l’Art“

Après avoir occupé plusieurs postes à responsabilité dans l’industrie, ce travailleur et père de trois enfants, profite pleinement de son temps libre pour vivre le temps présent. Il ajoute “en pleine conscience” comme dirait Frédéric Lenoir sur France Culture.

Cette curiosité l’a amené au fraisage numérique. Ce fut l’occasion pour lui de découvrir le dessin technique vectoriel, aujourd’hui assisté par ordinateur, mais surtout la matière, bien concrète. Son projet est alors de concevoir une chaise inspirée du designer japonais Shigeru Ban, afin d’en réaliser trois, une pour chacun de ses enfants. « C’est un beau challenge personnel qui a du sens », me confie-t-il.

Marc entreprend donc de concevoir ce cadeau de A à Z. C’est pour lui l’occasion de découvrir en profondeur le fraisage numérique, l’usinage du contreplaqué, certaines techniques d’assemblage, le ponçage et les finitions et surtout le plaisir de Faire. L’objet fini est magnifique.

Tout ce qui est beau est efficace”, dit-il, citant Ettore Bugatti.

Marc est attentif à un certain nombre de valeurs, l’altruisme, le temps de bien faire les choses, avancer en connaissances en font partie. Il les trouve rassemblées au FacLab

Merci Marc pour ce témoignage.

J.B.