Les articles > Le fablab, un outil pour reprendre confiance en soi
Dans le cadre de sa formation au FacLab au Diplôme Universitaire Fabmanager, Techniques de fabrication numérique et de facilitation, Karam nous propose un article sur la pratique maker et la confiance en soi.
Et si fabriquer, c’était aussi se réparer ? Les fablabs sont souvent présentés comme des lieux de fabrication, d’innovation technologique ou de prototypage rapide. Mais derrière les machines et les plans 3D, il s’y passe autre chose de plus intime, de plus profond : on y (re)construit aussi des trajectoires humaines. Car dans ces espaces ouverts, accessibles, collaboratifs, on réapprend parfois à croire en soi.
Fabriquer, c’est faire l’expérience de sa capacité à agir
Entrer dans un fablab, c’est découvrir un univers d’outils, de matériaux et de machines parfois intimidants au premier abord. Pourtant, très vite, les barrières tombent. On apprend à manipuler, à tester, à se tromper et surtout, à oser.
À travers un projet, aussi simple soit-il (réaliser un objet en bois, imprimer une pièce cassée, créer un prototype…), chacun fait l’expérience d’un pouvoir d’agir retrouvé. On passe du “je ne sais pas faire” à “j’ai réussi à le faire moi-même”. Et ce changement de posture est souvent décisif pour reprendre confiance.
Un lieu d’accueil, de bienveillance et de valorisation
Ce qui fait la différence dans un fablab, ce n’est pas uniquement l’équipement, c’est l’ambiance. Dans cet espace partagé, on apprend sans être jugé, on avance à son rythme, on reçoit de l’aide, et surtout : on valorise les essais autant que les réussites.
C’est un lieu où l’on a le droit de ne pas savoir, de poser des questions “bêtes”, de recommencer plusieurs fois. Pour des publics souvent éloignés du monde numérique ou de la fabrication (jeunes en décrochage, adultes en reconversion, personnes en difficulté), cette approche pédagogique par le “faire ensemble” peut être un vrai déclic.
Le rôle du fabmanager : plus qu’un technicien, un médiateur
Dans ce processus de reconquête de soi, le rôle du fabmanager est central. Il ou elle n’est pas juste un expert technique. C’est un passeur, un facilitateur, parfois un révélateur de talents. Par sa posture d’écoute et de transmission, il contribue à créer un environnement de confiance, propice à l’expérimentation et à l’estime de soi.
En valorisant les petites victoires, en adaptant l’accompagnement, le fabmanager devient un acteur clef de ce que l’on pourrait appeler une “réparation symbolique” : celle de l’image que chacun a de ses propres capacités.
Le fablab, un tremplin vers la confiance et l’autonomie
Reprendre confiance en soi, ce n’est pas un processus instantané. Mais dans un fablab, les graines sont semées : celles de la curiosité, de la créativité, de l’envie d’apprendre et d’agir. Ce sont aussi des lieux où des vocations peuvent naître, où des parcours peuvent se réinventer.
Le fablab devient alors bien plus qu’un atelier technique. Il devient un espace d’émancipation, un lieu où l’on découvre que faire de ses mains, c’est aussi se remettre en mouvement.
Karam,
apprenant du Diplôme Universitaire Fabmanager, technique de facilitation et de fabrication numérique, promo #16